LARO LAGOSTA, LA CULTURE SNEAKERS ILLUSTRÉE

L’instagram de Laro Vilas Boas, ou Laro Lagosta, comme vous préférez, regorge de vignettes dans lesquelles la culture sneakers est abordée avec des illustrations qui dégagent une subtile ironie. Presque tranchante. C’est, sans aucun doute, la parfaite porte d’entrée vers le travail de cet illustrateur et graphiste, que nous avons interviewé pour parler de son travail, bien sûr, mais aussi de l’état du monde des sneakers au Portugal. C'est que, chez Sivasdescalzo, nous sommes très heureux car, lundi prochain, nous lançons notre site Web en portugais. Olá amigos, estamos quase aqui !

Laro Vilas Boas ou Laro Lagosta . Peu importe le nom que vous lui connaissez, car, ce qui importe, c’est que vous connaissiez l’un des artistes les plus importants du Portugal. Si vous le connaissez déjà, vous n'avez besoin d'aucune excuse pour passer directement à la première question. Mais si son nom ne vous dit toujours rien, suivez notre conseil : filez sur son compte Instagram et soyez prêt à passer plusieurs heures à rire avec sa vision du monde des sneakers.

En effet, cet illustrateur et graphiste s’est spécialisé dans des vignettes éloquentes peuplées de squelettes et d’autres êtres des Enfers qui révèlent le non-sens de la culture sneakers. Des squelettes qui sont un miroir dans lequel nous voyons reflétés tous nos contres-sens en tant que sneakerheads. Pourquoi se mentir.

Tout d’abord, pourquoi as-tu choisi Lagosta comme pseudo ?

Vers 2006, j’avais un Fotolog appelé lobsterprankster. Je cherchais un animal cool pour pseudonyme, et les homards sont très extraterrestres et ont un regard très intense qui me plait. Je l'ai mis avec une chanson de cette époque, Original Prankster de The Offspring. Je publiais des photos et des illustrations tous les jours et mes amis ont commencé à m'appeler Lobster, puis Lagosta, qui signifie homard en portugais.

Qu'est-ce qui est apparu en premier dans ta vie : la passion pour l'illustration et le design graphique ou l'addiction aux baskets ?

Ma passion pour l'illustration a toujours été présente : j'adore dessiner depuis mon enfance. Les sneakers sont arrivées quand j'étais adolescent. Mes premières chaussures étaient des Nike Dunk , dont le Chicago Colourway a touché mon coeur. Depuis lors, les baskets font partie de ma vie.

Pourquoi penses-tu que ces deux mondes se mêlent si harmonieusement ?

C'est peut-être parce que les baskets sont un objet plastique. Les tissus, les textures, les couleurs, les graphiques... Elles peuvent acquérir tant de formes, de résultats différents, que cela en fait un médium infini. La scène des sneakers contient de nombreuses histoires qui méritent d’être racontées, beaucoup de sentiments, les émotions varient, et c’est parfait pour le genre d’illustration que je fais.

Sur ton profil Instagram, tu publies de nombreuses illustrations qui posent un dilemme auquel les gens peuvent répondre et publier dans leurs storys... Il faut donc se demander : que se passerait-il si tu devais choisir entre illustration et baskets ?

Eh bien, je choisirais l'illustration. Au moins, comme ça, je pourrais dessiner les baskets que je n'aurais jamais. D'ailleurs, c'est quelque chose que je fais souvent.

Dans l'une de tes vignettes, tu te décris comme un "sneakers addict". Quel est le quotidien d'un sneakers addict ?

En gros, il s’agit de voir combien de temps tu peux tenir sans acheter une nouvelle paire de baskets.

Il est intéressant de noter que, même en aimant le monde des baskets, tu as tendance à être assez critique envers toutes ses bêtises. Qu'est-ce que tu détestes le plus dans ce petit monde ?

Le fait que certaines personnes ne portent pas les chaussures qui leur plaisent, mais celles qui sont à la mode. Je pense que, si tu fais ça, c'est que tu cesses de t’intéresser aux chaussures en elles-mêmes et que tu réfléchis à la réaction du reste de la population. Tu devrais choisir les chaussures que tu veux porter, et non pas ce qu'Internet dit qui est cool. Les gens portent des baskets pendant une semaine, puis les rangent dans leur placard pour faire de la place pour le prochain hype.

Pourquoi toutes tes illustrations sont-elles pleines d'os, de sang et de filles démoniaques ? Comment se fait-il que ce monde ne s'épuise jamais pour toi ?

C'est quelque chose que j'ai adoré représenter : un monde violent et gore. Les actions ont toujours été violentes dans mon travail, même si l'environnement que j'illustrais était sombre mais amusant. Les os sont toujours présents dans mes squelettes portant des baskets. Et le sang n'est plus si présent que ça dans mon travail en ce moment, mais il le sera toujours dans ma tête.

Tu es né à Ponte de Lima, mais tu vis maintenant à Porto. D'un petit village à une grande ville, comment as-tu vécu l'essor de la culture sneakers au Portugal ?

Je l'ai vécu sur Internet, à travers des blogs, des groupes Facebook et d'Instagram. Cette scène s'agrandit, surtout ces dernières années. Tu peux t'en rendre compte dans certains événements, lors de soirées et dans les quelques lancements que nous avons. Petit à petit, les choses s'améliorent, et toujours avec un public de plus en plus dense !

Et que dire de l'état de santé de l'illustration et du graphisme au Portugal ?

Nous ne sommes pas un très grand pays mais, au Portugal, il existe de nombreux illustrateurs et graphistes formidables. Le niveau de talent a atteint le plafond et beaucoup de personnes accomplissent de grandes choses dans notre pays et dans le reste du monde.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

En plus de mes illustrations, je travaille chez Prozis, une merveilleuse entreprise qui va révolutionner le monde. Attends de voir.

Et quel est ton projet de rêve ?

Faire une collaboration avec une grande marque et avoir ma propre signature sneaker. Un homme a le droit de rêver !